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L’Afrique a ajouté 3,7 GW de capacité solaire en 2023 avec une répartition très inégale des développements

L’Afrique a ajouté 3,7 GW de capacité solaire en 2023 avec une répartition très inégale des développements

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L’Afrique a ajouté 3,7 GW de capacité solaire en 2023 avec une répartition très inégale des développements

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L’Association de l’industrie solaire africaine (AFSIA) a publié son nouveau rapport annuel sur le déploiement du photovoltaïque en Afrique. D’après ses estimations, le continent aurait connecté environ 3,7 GW de capacité solaire en 2023, soit près de 1 % du total raccordé la même année dans le monde.

En général, la plupart des nouvelles installations (65 % selon l’AFSIA) sont des centrales en autoconsommation industrielles et commerciales (C&I). Ce modèle est porté par les obligations réglementaires/de RSE, la rentabilité du solaire par rapport aux énergies fossiles (dans le secteur minier par exemple) et la capacité d’investissements des acteurs privés par rapport aux Etats. « Contrairement à d’autres régions du monde, il n’y a eu en fait qu’une poignée de projets à grande échelle, répondant à des demandes gouvernementales, qui ont été connectés au réseau électrique africain en 2023 », explique l’AFSIA.

Au total, l’AFSIA estime que l’Afrique passe la barre des 16 GW de capacité installée mais que ce chiffre est sous-estimé par rapport à la capacité réelle ajoutée. « Il ne tient pas compte des installations résidentielles qui ne sont pas suivies par l’AFSIA, précise l’association dans sa publication. De plus, il est basé uniquement sur les projets identifiés par l’AFSIA, alors que certains projets d’installation peuvent encore être inconnus à ce stade. »

La domination sud-africaine

Sur les 3,7 GW de nouvelles capacités installées en Afrique en 2023, l’Afrique du Sud en aurait installé près de 3 GW, principalement mené par des projets C&I (75 %). Le pays passe ainsi de 4,2 GW de photovoltaïque connecté en 2022 à 7,1 GW fin 2023 – soit un quasi doublement de ses capacités ! C’est aussi presque la moitié de la capacité solaire totale installée en Afrique.

« En changeant rapidement le fusil d’épaule pour miser sur l’autoconsommation hors réseau solaire, les Sud-Africains montrent la voie à suivre au reste du continent. Une voie où des options alternatives existent et sont financièrement viables en cas de défaillance du service public national », commente l’AFSIA.

Et pour cause, les problématiques rencontrées par la société publique d’électricité Eskom se sont traduit en coupures de courant à grande échelle et régulières. Les entreprises qui en avaient la capacité ont donc misé sur un approvisionnement solaire, souvent couplé à un groupe électrogène diesel ou à un système de stockage, afin de sécuriser leur alimentation électrique. « Les Sud-Africains n’ont pas eu le choix et ont dû s’adapter très rapidement. La conversion à l’énergie solaire en Afrique du Sud a également été grandement facilitée par la présence de nombreuses entreprises solaires expérimentées et par l’existence d’un environnement financier solide qui comprend l’énergie solaire et peut proposer des instruments de financement adéquats pour tous les types de projets solaires », a ajouté l’AFSIA

Les freins dans les autres pays

Après l’Afrique du sud, c’est le Burkina Faso qui a installé le plus de capacité solaire avec 92 MW, suivi par la Mauritanie (84 MW), le Kenya (69,5 MW) puis la République démocratique du Congo (40 MW). A part pour la Mauritanie (où l’intégralité de la nouvelles capacité est C&I, sur deux projets), ces pays ont vu sortir de terre des projets à grande échelle commissionnés. Une autre quinzaine de pays a installé plus de 10 MW sur son territoire cette année, mais la majorité des Etats africains reste en-dessous des 1 MW installés.

Pour comprendre les freins dans les autres pays du continent, il faut regarder à la fois du côté des politiques publiques, de l’accès au financement et de la composante risque du développement d’infrastructures.

Une analyse du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) montre par exemple qu’en Afrique de l’ouest les politiques favorables ne sont pas mises en œuvre assez rapidement ou pas assez efficacement. L’agence a notamment constaté une absence de suivi au cours de la phase de mise en œuvre des projets, à l’origine de retards importants dans la promotion de l’énergie solaire – et ce, malgré une politique régionale favorable portée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). « Les entreprises nationales du secteur de l’énergie manquent de capacités techniques et financières, ainsi que d’incitations » et « la demande des consommateurs en énergie solaire est affectée par le manque de main-d’œuvre qualifiée et par la faible qualité des équipements », expliquent les analystes, qui rappellent que les obstacles à l’investissement privé sont nombreux.

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